Si j'ai du goût, ce n'est guère
Que pour les déserts,
Les mers de sable,
Les horizons sans fins,
Les vertigineuses hauteurs.
Si j'ai du goût ce n'est guère
Que pour les pierres,
Et le sable de la mer,
Les couchers de soleil,
Et les levers de lune.
Si j'ai du goût, ce n'est guère
Que pour les soleils noirs qui illuminent mes jours,
Et les astres rouges qui éclairent mes nuits,
Qui brûlent et qui sèchent ma vie et la nuit.
Si j'ai du goût, ce n'est guère
Pour l'humain, humain trop humain,
Petites gens, petites pantins,
Qui quand ils prêchent
Petit ou grand, ne prêchent guère
Que l'argent, l'amour et la guerre,
Ou l'amour de la guerre.
Si j'ai du goût ce n'est guère
Que pour les cimetières,
Les milliers de stèles de pierres
De marbre, alignées et bien rangées,
Des vies bien rangées et bien casées
Pour l'éternité,
Quelques fleurs fanées entre chacune,
Et quelques rares vivants entre les urnes
Je n'ai de goût que pour les anges
Qui descendent dans la nuit de mes marais dorés.
Je n'ai de goût que pour la fange
Qui monte des bas-fonds des quartiers mal famés
Le paradis est un enfer,
Un enfer d'ennui, de silence et d'absence.
Ni querelles, ni passions, ni désirs,
Que plénitude, magnitude et terne mansuétude.
L'enfer est un paradis
Qui brûle, qui craque et qui vit.
L'enfer, ce n'est pas les autres,
Mon cher ami, l'enfer,
L'enfer, mon cher ami,
L'enfer, c'est toi, c'est moi,
L'enfer, mon cher ami,
L'enfer, c'est nous !
Où que nous allions,
Quoique nous fassions,
Nous le promenons toujours avec nous.
Demain dès l'aube je partirai
Je partirai par les vers
Je partirai par les airs
Je partirai par les cieux
Je partirai vers les dieux.
Oui, je partirai,
Retrouver mon enfer
Pardieu.
©2009 Marwan Elkhoury
Lettre A Pierre
1 month ago
1 comment:
Mes faims, c'est les bouts d'air noir ;
L'azur sonneur ;
- C'est l'estomac qui me tire,
C'est le malheur.
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