Les paradis perdus de mon coeur
Quand la terre chantait encore
Et la terre nous riait de tout son or
Et la terre ne tremblait pas encore.
Quand les enfants jouaient à poule canard
Un deux trois soleil à faire éclater des pétards
Au lieu de brûler de tous leurs souffles
Le souffle des bombes au soufre.
Quand les filles riaient de tout
Avant de pleurer leurs amants perdus
Quand les hommes buvaient de tous les crus
Leur bonheur d'être aimés toujours
Quand, sous le soleil de minuit,
Nous dansions nus sur la plage de nuit
Enveloppés dans la vague sans bruit
Les paradis perdus de mon coeur
C'était le temps d'autres temps
Les temps où l’on était heureux encore
Les temps où le bonheur se déclinait encore
À tous les modes à tous les temps
Les paradis perdus de mon corps
C'était le temps où l’on avait le temps
Le temps de vivre et d'être sensible encore
C'était le temps où il y avait un temps
Le temps où vivre était possible encore
Adieu paradis perdus de mon enfance
Adieu mon petit pays en trance
Adieu ma petite guerre en terre
Adieu mes rêves d'adolescent sans repères
Adieu mes nuits douces d'amour
Adieu mes jours de pleins jours
Adieu mes paradis bonjour mes tristesses
L'arme au poing les milices se baladent
Dans mes rêves d'enfance fracassés
L'arme au poing les milices se baladent
Dans mes rêves de paradis bouleversés
Bien sûr nous avons tout perdu
Bien sûr le paradis bien sûr
Mais au fond nous avons bien gagné
Un fabuleux enfer bien mérité
D'étoiles éclatantes et des terres
Où le lait et le miel coulent à flot
Où les dires de l'amour brouillent nos mots
Ne t'en fais pas tout partira
Enfer comme paradis rien ne restera
Ni pleurs ni rires
Ni peurs ni cris
Ni plaintes ni craintes
Ni gènes ni feintes
C'est sûr nous avons tout perdu
C'est sûr je le reconnais
Mais bien sûr nous avons gagné
L'amour de l'enfer retrouvé.
©2009 Marwan Elkhoury
Lettre A Pierre
1 month ago
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